La maison dans la ville, et la ville dans la maison
Master I, S8 • Année 2013 • ENSA Paris La Villette
Il s'agissait ici de créer une maison manifeste à partir de la lecture d'un livre de Henry Miller, afin de créer une maison à l'image de la personalité de l'écrivain. Après avoir lu Tropique du Cancer, j'ai mis en avant la notion de fragmentation, ainsi que son amour pour la ville de Paris. L'auteur trouve son inspiration dans les rues de la capitale, où il déambule chaque jour et vis des aventures extraordianaires à travers ses rencontres.
"Ce n’est pas un accident qui pousse des gens comme nous à Paris. Paris est simplement une scène artificielle, un plateau tournant qui permet au spectateur d’apercevoir toutes les phases du conflit. Paris ne fait pas naitre les drames. Ils commencent ailleurs. Paris n’est qu’un instrument d’obstétrique qui arrache l’embryon vivant à la matrice et le dépose dans l’incubateur. Paris est le berceau des naissances artificielles. Doucement balancé dans le berceau ici, chacun glisse et retourne à son sol ; on retourne en rêve à Berlin, à New York, à Chicago, à Vienne, à Minsk. Vienne n’est jamais davantage Vienne qu’à Paris. Tout y est porté à l’apothéose. Le berceau rend ses bébés et de nouveaux prennent leur place. On peut lire ici sur les murs où vécurent Zola et Balzac et Dante et Strindberg et tous ceux qui furent jamais quelque chose. Tout le monde y a vécu, à un moment ou à un autre. Personne ne meurt ici... "
"Je me rappel maintenant comment le chauffeur se pencha au dehors pour regarder vers le fleuve, du côté de Passy. Un regard si sain, si simple, un regard approbateur, comme s’il se disait à lui-même : "Ah ! le printemps arrive!" Et Dieu sait, quand le printemps arrive à Paris, le plus humble mortel a vraiment l’impression qu’il habite au Paradis ! Mais ca n’était pas seulement cela - non, c’était l’intimité avec laquelle son œil se posait sur la scène. C’était son Paris à lui ! Un homme n’a pas besoin d’être riche, ni même citoyen français, pour recevoir cette impression de Paris. Paris est pleine de pauvres gens - le plus fier et le plus crasseux ramassis de mendiants qui aient jamais foulé la terre, me semble-t-il. Et ils donnent pourtant l’impression d’être comme chez eux. C’est ce qui distingue le Parisien de tous les autres habitants de capitales."
"Les rues étaient mon refuge. Et nul ne peut comprendre la magie des rues jusqu’à ce qu’il soit forcé d’y chercher refuge, jusqu’à ce qu’il soit devenu la paille ballottée de-ci de-là par le moindre zéphyr. On passe le long d’une rue par un jour d’hiver, et à voir un chien à vendre, on est ému aux larmes. (...) Mon univers d’êtres vivants avait péri, j’étais absolument seul au monde, et j’avais les rues pour amies, et les rues me parlaient ce langage triste et amère de la misère humaine, du désir, du regret, de l’échec, de l’effort gaspillé."
"Paris est une prostituée. De loin, elle vous paraît ravissante, vous n’avez de cesse que vous la teniez entre vos bras. Au bout de cinq minutes, vous vous sentez vide, dégouté de vous-même. Vous avez l’impression d’avoir été roulé."



Emergence d'une idée
Dans ce premier travail d'interprétation, j'ai cherché à mettre en évidence la notion de fragmentation en cassant un carreau. En le reconstituant, les interstices laissés entre chaque morceau dessinaient des rues. Dans un deuxième temps, j'ai utilisé un morceau de bois trouvé à l'atelier maquette, qui exprimait parfaitement le faille, le percement, et laissait deviner un maillage de rues. C'est à partir de ces deux objets que j'ai pensé mon projet.




Nature & Architecture : Hybridité



De l'idée au projet






Vue du projet au rez-de-chaussée
Vue du projet au niveau 1

Plan du rez-de-chaussée

Plan du niveau 1


Vue depuis le salon sur le patio
Vue depuis le patio sur le salon



Une grille de lumière

Décomposition de la toiture : maillage de poutres, ouvertures zénithales et couverture

